23e dimanche du Temps Ordinaire – Année B
L’évangile d’aujourd’hui présente un certain paradoxe. Jésus ordonne de ne rien dire et du coup les gens proclament encore plus : « Il a bien fait toutes choses : il fait entendre les sourds et parler les muets » et on dirait que Marc le reprend à son compte, bravant l’ordre de Jésus. Jésus demande souvent de garder le secret « messianique » tout au long de sa vie. Ce n’est qu’au pied de la Croix que le centurion pourra déclarer à haute voix : « Vraiment, cet homme était le Fils de Dieu ». Jésus ne se veut pas guérisseur, il veut qu’on dépasse le miracle et y découvre le signe de Dieu qui se donne de tout cœur. Cet après-midi il y aura trois baptêmes et je dirai « ouvre-toi, écoute » comme Jésus l’a fait.
Posons-nous la question : sommes-nous ouverts ? quels sont nos aveuglements ? nos surdités ? nos résignations ? Frédéric Lenoir dans son livre Vivre dit que le secret de la vie est de voir « ce que tu peux changer ou ne peux pas, et de choisir. »
La Libre a publié ce samedi un article de Luc de Brabandere où il explique que le temps va de plus en plus vite aujourd’hui et que le monde change plus rapidement qu’avant et tout s’emballe dangereusement.
On entend parfois dire « on ne peut accueillir toute la misère du monde », cependant nous pouvons « Agir ensemble » comme le fait le groupe de chrétiens et de musulmans au sein d’Agir Ensemble, en faveur des migrants.
St Jacques nous rappelle que Dieu a choisi ceux qui sont pauvres, ceux qu’on ne voit pas, qu’on évite, pour en faire des héritiers du Royaume.
St Jean Chrysostome a dit : « Tu veux honorer le Corps de Christ et tu le méprises quand il est nu ; car Celui qui a dit ‘ceci est mon corps’ c’est lui qui a dit ‘vous m’avez vu avoir faim et vous ne m’avez pas donné à manger. » Et encore : « Quel avantage y-a-t ’il que la table du Christ soit couverte de vases d’or tandis que lui-même meurt de misère. »
St Augustin rappelle : aime ton Dieu et aime ton prochain, mais le deuxième est premier dans l’ordre de la réalisation.
Le psaume rappelle que le Seigneur est à l’œuvre, il délie, redresse les accablés. Nous projetons en lui tout ce que nous devrions faire nous-mêmes. En nous créant, il a projeté en nous son projet d’un monde nouveau que Jésus appelait le Royaume. Retroussons les manches.
Et enfin Isaïe : « Voici votre Dieu, c’est la vengeance qui vient –celle-ci consiste en une lutte contre le mal qui n’a pas le droit d’exister –, la revanche de Dieu, qui fait advenir le bien dont le champ est désormais ouvert. Laissons-nous emporter ! Amen
Notes prises par Philippe De Groote lors de l'homélie du Père Charles
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