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L’abbé Pierre : foi et combats


Charles Delhez sj –



L’Abbé Pierre revient dans nos salles de cinéma ! Frédéric Tellier le présente comme un homme de combats. Sans doute est-il plus facile de porter l’action à l’écran. Toutefois, il y a une vingtaine d’années, j’ai pu passer une après-midi que je ne suis pas près d’oublier avec cet homme que je dirais avant tout de foi. Il vivait dans les quelques mètres carrés de sa petite chambre-bureau, en banlieue parisienne. Il m’accueillit avec la simplicité et la cordialité des grands personnages.

Depuis tout jeune, il voulait être un saint ! Tout au long de notre conversation, un mot revint souvent sur ses lèvres, celui d’adoration, un « éblouissement supportable ». Le fondateur d’Emmaüs m’évoqua six années où il avait été capucin (le film commence précisément au moment où il quitta cet Ordre religieux). En communauté, au milieu de la nuit, dans l’obscurité totale, où ne brillait que la petite lampe rouge du Saint-Sacrement, avec les frères, il se livrait à l’adoration « toute crue et toute nue ». C’est que, pour Henri Grouès devenu frère Philippe, Dieu était vraiment quelqu’un, un ami. Jeune encore, lors d’une véritable illumination sur un chemin à flanc de la montagne d’Assise, il avait compris que l’adoration donne une communion universelle, planétaire, comme rien d’autre ne le peut. L’adoration lui était alors apparue comme une source extraordinaire d’action.

L’abbé Pierre se préparait maintenant au grand départ. Il attendait la rencontre avec « l'éternel Amour », comme il nommait Dieu. Mourir était pour lui comme « une rencontre longtemps retardée avec un ami ». C’est donc en toute sérénité qu’il attendait la mort. « Je ne sais pas comment, mais je suis convaincu que celui qui nous quitte va retrouver les quelques quatre-vingt-dix milliards d’êtres humains qui ont vécu avant nous. Depuis que j’ai appris qu’on a identifié des milliards de galaxies avec chacune plus de dix milliards de soleils, l’immensité ne me pose aucun problème ! »

Comment concilier l’existence de Dieu avec les malheurs de la création ? Cette question a poursuivi l’Abbé Pierre toute sa vie. D’où le « quand même » que l’on retrouve souvent sous sa plume : Dieu est amour quand même, répondait-il à Bernard Kouchner.

Mais il n’y a pas que le mal. « Nous avons reçu deux yeux. L’un pour avoir le courage de regarder le mal, et le deuxième pour regarder le bien qui se cache encore plus que le mal, mais qui nous permet de vivre. » S’il faut connaître le mal, c’est pour le combattre et approfondir notre émerveillement devant le bien moins tapageur que le mal. « C’est à nous de le faire rayonner. »

Quand la conversation se termina, l’abbé Pierre se leva, prit une petite sacoche de laquelle il tira de quoi célébrer l’Eucharistie. Sur la table, il plaça un crucifix fait d’épis de blés moulés dans un métal doré. Depuis des années, il y ajoutait une pyramide sur laquelle s’entremêlent des mains qui convergent, symbolisant une même supplication venant de tous les coins du monde.

Après avoir mis une étole, il commença la célébration. Il suivait page après page son petit missel personnel dans lequel il avait collé diverses photos lui rappelant des événements de sa vie. Et, comme chaque fois, il débuta par le Gloire à Dieu, cette prière qu’on ne récite normalement que les jours de fête : « Avant de reconnaître notre petitesse, m’expliqua-t-il, il faut d’abord admirer Dieu. »

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