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Pâques : que s’est-il passé ?

  • Michel
  • il y a 3 jours
  • 3 min de lecture


Charles Delhez sj —

Dans la nuit de Pâques, des millions de croyants chantent l’alléluia de la résurrection. Le Samedi saint, il n’y a rien, comme en ce jour de sabbat de l’an 30. Le tabernacle est vide, sa porte ouverte. Il est mort et a été déposé au tombeau. La pierre était roulée et scellée. Les disciples ont cherché à comprendre, à réorganiser leur vie en fonction de cette absence, de cet échec. N’avaient-ils pas suivi quelqu’un désavoué par son peuple et que Dieu semblait avoir abandonné ?

La réponse a été proclamée au matin de Pâques. Mais pour l’entendre, il faut la foi, l’audace de la confiance. Depuis 2000 ans, de génération en génération, les croyants osent se répéter : il est vivant ! Pâques est la fête de l’espérance : dans les plus épaisses ténèbres, il y a toujours une lumière qui luit.

Une tombe vide, un jardinier qui parle à une femme, deux disciples qui courent vers un sépulcre dont la pierre a été roulée et où gisent les linges pliés, un repas du soir improvisé dans une auberge, une rencontre dans un cénacle bien verrouillé, une pêche fructueuse après une nuit aux filets vides, le pique-nique au bord d’un lac suivi d’une conversation entre deux amis…

Que s’est-il donc passé ? Les évangiles sont de bien mauvais livres d’histoire ! Manifestement, ils n’ont pas eu le souci de faire concorder leurs sources. Mais c’est heureux. En effet, la résurrection n’est pas une information historique, ni même un fait historique. C’est un saut qualitatif hors du temps. La foi en la résurrection, un chemin intérieur, une conviction intime qu’il existe une réalité plus profonde que ce que nous pouvons voir et toucher. C’est la rencontre de quelqu’un qui fait signe à partir de Dieu, ce Dieu qui lui a donné raison en le réveillant de la mort, en l’accueillant dans la plénitude de la vie.

Si Jésus est vivant, nous pouvons encore le rencontrer aujourd’hui, non pas à la manière dont on croise son meilleur copain, mais plus fort que cela : à l’intime de nous-mêmes, là où nous disons un « je » que nul ne peut dire à notre place, en ce for interne qui échappe à tout observateur. Cette expérience imprévue et inespérée, les femmes, Marie Madeleine la première, et les disciples l’ont faite. La force de l’amour de Dieu qui avait animé Jésus les habitait désormais. Ils ont reçu son Esprit.

Cette expérience existentielle, les évangélistes ont essayé de la transmettre, chacun à leur façon, en utilisant un procédé narratif pour dire quelque chose qui ne se raconte pas, mais qui se vit. Il est impossible de faire concorder exactement ces récits. Et pourtant, ils sont tous traversés par la même conviction : Jésus est ressuscité (ils vont utiliser différents mots pour le dire) ; c’est l’œuvre de Dieu lui-même ; il s’est manifesté à nous ; il nous donne une audace folle. Celle-ci est finalement la plus convaincante : eux, pourtant si craintifs, pousseront leur témoignage jusqu’au martyre.

Si la mort est vaincue, la liberté devient totale. De tous temps, des personnes ont été capables de donner leur vie pour libérer les autres. Tant d’hommes et de femmes, au cours des siècles  ont voulu partager le sort de ceux au service desquels ils s’étaient mis. Ils ont fait le choix de cet amour que l’on dit aveugle, mais qui était bien lucide. La limite de ma liberté, dit-on, c’est celle des autres ! Pour eux, le but de la liberté, c’était celle des autres.




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